SPECIALE COVID-19 : PAIEMENT DES LOYERS ET CHARGES DES LOCAUX PROFESSIONNELS ET COMMERCIAUX
Flash info : L’État d’urgence sanitaire a été prorogé jusqu’au 16 février 2021 inclus. Cette mesure exceptionnelle permet au gouvernement de prendre par décret toute une série de mesures visant à renforcer la sécurité sanitaire et à lutter contre la propagation de l’épidémie.
Art. 1er de la loi n° 2020-1379 du 14 novembre 2020
Les nouvelles mesures mises en place pour le paiement des loyers et charges des locaux professionnels et commerciaux
La mesure mise en place par le gouvernement ne permet pas de suspendre le paiement des loyers et charges des locaux commerciaux ou professionnels.
Toutefois, tout comme le dispositif prévu par l’ordonnance n°2020-316 du 25 mars 2020, la loi n°2020-1379 du 14 novembre 2020, prévoit la neutralisation de certaines sanctions du non-paiement des loyers de locaux professionnels ou commerciaux dont l’échéance intervient entre le 17 octobre 2020 et l’expiration d’un délai de deux mois après la date à laquelle l’activité cesse d’être affectée par une mesure de fermeture administrative : c’est-à-dire pas d’intérêts de retard, pas de pénalités financières, impossibilité pour le bailleur de faire jouer la clause résolutoire du bail.
La loi du 14 novembre 2020 va, en revanche, plus loin que l’ordonnance du 25 mars 2020 puisqu’elle prévoit que le bailleur ne peut pas initier de mesures conservatoires en cas d’impayés, à savoir, délivrer un commandement de payer, pratiquer une saisie conservatoire ou une saisie attribution.
En outre, il est prévu que les procédures qui auraient été engagées par le bailleur à l’encontre du locataire pour non-paiement de loyers ou de charges locatives exigibles sont suspendues jusqu’à l’expiration d’un délai de deux mois après la date à laquelle l’activité cesse d’être affectée par une mesure de fermeture administrative.
Les critères pour bénéficier du dispositif doivent être précisés par un décret (nombre de salariés, chiffre d’affaires et perte de chiffre d’affaires constaté).
Loi n° 2020-1379 du 14 nov. 2020 – Art. 14
Loi n° 2020-473 du 25 avril 2020 – Art. 3
Des mesures fiscales au profit des bailleurs
Afin d’inciter les bailleurs à renoncer à percevoir les loyers qui leur sont dus, la loi de finance rectificative n° 2020-473 du 25 avril 2020 a instauré une déductibilité des abandons ou renonciations de loyers consentis entre le 15 avril et le 31 décembre 2020.
Cette mesure dérogatoire s’applique :
En outre, le gouvernement a proposé que soit introduit dans le projet de loi de finances 2021 un crédit d’impôt pour inciter les bailleurs à annuler une partie de loyers dus par leurs locataires qui sont fermés administrativement ou qui appartiennent au secteur de l’hôtellerie, café, restauration.
Ce dispositif se traduit :
Notre conseil : vous rapprochez de votre bailleur afin de lui exposer vos difficultés et négocier une annulation du loyer du mois de novembre.
Le Cabinet ACTEA LEGAL+ est à votre disposition pour vous accompagner dans ces démarches.
Des aides locales et régionales au profit des locataires de locaux professionnels et commerciaux
Afin de soutenir les locataires de locaux commerciaux et professionnels la Métropole de Montpellier et la Région Occitanie ont mis en place les aides suivantes.
Aide de la Métropole de Montpellier
La Métropole de Montpellier a mis en place un fonds de soutien aux loyers professionnels (jusqu’à 1.000 € / mois). Cette aide bénéficie aux entreprises qui remplissent les conditions suivantes :
Aide de la Région Occitanie
La Région Occitanie a mis en place un soutien aux loyers avec le fonds L’OCCCAL. Les entreprises répondant aux conditions suivantes pourront bénéficier de la prise en charge d’un mois de loyer dans la limite de 1.000 € :
La bonne foi : un bon argument pour s’opposer à l’action du bailleur en paiement des loyers
En cette période de crise sanitaire, les différends entre bailleurs et locataires, concernant le paiement des loyers, ont été nombreux.
Plusieurs moyens ont été soulevés par les locataires de locaux commerciaux et professionnels, telles que la force majeure ou le manquement à l’obligation de délivrance du bailleur, pour s’opposer à la demande en paiement des loyers, mais sans succès.
Dès lors, que reste-t-il au locataire qui souhaite s’opposer à l’action en paiement de son bailleur ?
Il semble que la bonne foi puisse être opposée par le locataire à la demande en paiement de son bailleur.
Ainsi, dans deux décisions rendues en matière de référé, les juges ont rejeté la demande du bailleur en paiement des loyers sur le fondement de la bonne foi, rappelant qu’en cas de circonstances exceptionnelles les parties sont tenues de négocier de bonne foi les modalités d’exécution de leur contrat.
Il est important de relever que dans les deux affaires, le locataire justifiait avoir échangé avec son bailleur pour tenter de trouver une solution amiable.
Aussi,il est conseillé de ne pas attendre que le bailleur engage une action en paiement des loyers et de se rapprocher de lui afin de trouver une solution amiable.
TJ Paris 26 oct. 2020, n° 20/53713 et n° 22/55901
120 rue de Thor
34000 Montpellier